Voyager, rester, et repartir...

« Quand on est bien dans sa peau, voyager, c'est être ailleurs, ce n'est plus être loin », Isabelle Adjani

« Quand on ne voyage qu'en passant, on prend les abus pour les lois du pays », Voltaire

« Le plus incroyable des voyages est celui de l'intérieur », inconnu

dimanche 29 mai 2011

Entre deux cours, tu pourrais te grouiller l'cul!

Un cours ici, un cours là! C'est le temps de laver la vaisselle! C'est l'heure du lunch! En fait, je décris ce que la plupart des gens nomme la routine quotidienne. Ce concept est probablement l'une des choses qui pour moi est le plus difficile à intégrer dans ma vie. Toronto, Shanghaï et le Mexique, je peux m'adapter assez facilement. Mais la routine me rattrape à chaque endroit. Le cheval sauvage ressort, la soif de courir partout, de grimper partout revient. Et, enfin, j'ai réussi à trouver une personne pour grimper sur les murs de l'état de Jalisco et peut-être ailleurs.
Le lundi, la semaine commence. Des cours et des cours... vaisselle, balayage et autres choses nécessaires mais ennuyantes. Entre deux classes, un peu d'Internet pour prendre des nouvelles des gouvernements Harper et Charest, et, évidemment un peu de temps avec La Florita rockera et on recommence le mardi. C'est ma routine. J'ai la tête qui bouillonne d'idées. Mais il y a la routine. Faire ceci, faire cela, et, en vérité, ma tête éclate contrairement à tous les automates qui vivent leur vie de pigeon sans idéal.

Je lave la vaisselle, et je pense à quelle voie je ferai samedi. Je prépare une classe et ma tête part en rêveries dans un imaginaire remplie d'idéaux. Il me manque juste quelques milliers de dollars... Une bagatelle! La vérité est que la routine mène à la paresse. C'est facile de se défiler, de se contenter dans ses habitudes, de ne pas espérer le meilleur de soi, de se contenter de sa petite vie parfaite sans problèmes avec la rectitude de la routine, mais c'est se mentir.

En fait, j'étais en train de tomber dans ce piège avec mon travail, les tâches ménagères et un peu d'Internet, la fin de la journée. Qu'est-ce que j'ai fait aujourd'hui, rien! Est-ce que je peux en faire plus, certainement! Depuis quelques semaines, je me complais dans cet état routinier qui en fait me purge et me rend fou. La vérité est que nous réussissons à payer nos comptes sans plus... et j'ai quelques heures libres chaque jour et je ne réussis à en profiter pour mener à bien tous ses projets dans mon imaginaire. Ils peuvent devenir plus que des idées, mais ils faut qu'entre deux classes, je trouve le moyen de me grouiller le cul!

J'ai trop entendu de fois dans ma vie : « J'aurais voulu être... j'aurais voulu faire... mais, les enfants; mais le divorce; mais le manque de fonds. » De belles excuses, la vérité c'est que les individus se plaisent à trouver des raisons pour se pardonner leur lassitude, leur paresse. Parfois, le sacrifice est essentiel. Néanmoins, cela ne veut pas dire de renoncer à ses idéaux.

Il est intéressant de voir à quel point une activité physique devient parfois un élément essentiel à la santé mentale. Depuis que je suis retourné sur le mur, je peux briser la routine. En fait, hier, entre deux plaquettes, j'ai réalisé à quel point j'étais tombé dans ce monde d'automates sans m'en rendre compte. Comment? Pourquoi sur le mur, cela m'a frappé? Peut-être parce que plutôt que de demander de me descendre, j'ai oublié la douleur et la chaleur pour continuer et réussir.

Que dois-je dire ici, certainement pardon à ma douce moitié pour m'être laissé prendre piège de la routine... Désolé chérie. Que puis-je ajouter outre cela? Le destin appartient à personne d'autre qu'à soi-même et ceux qui vivent dans le passé avec des « Si » n'iront jamais à Paris... et ceux qui sont allés à Paris et répète de belles histoires comme un CD, devraient se demander si Paris n'a pas changé. C'est parfois difficile de se questionner, d'admettre que l'on est aveuglé par la routine pour transformer des projets en réalité! Mais, pour revoir Paris, il faut vivre et non se laisser vivre! 

dimanche 8 mai 2011

Corremos! corremos!


Plaza del Toros à Zacatecas
La semaine Sainte était très relaxe. Pas de travail... à quelques heures près. Ainsi, la Florita rockera et moi avons eu la chance de partir à Zacatecas - ville faisant partie du patrimoine mondiale selon l'UNESCO - grâce à la générosité de San Andrès. Sur la route, pélerins marchant plusieurs kilomètres sur la route et le soleil réfléchissant sur l'asphalte (même pour un miracle, il fait trop chaud pour que je me prête à cela), champs d'agave, cactus et paysages désertiques. Un week-end ficelé de nouvelles expériences. Quel est le lien avec corremos (courons!), j'y reviendrez plus tard!

À Zacatecas, le centre-ville est magnifique. La chambre d'hôtel à quelques pas de la cathédrale, près des vendeurs de maïs et de tamales (dont j'ai profité grandement en soirée -- qué rico), était parfaitement située. Cette ville, qui était un point d'arrêt pour les aborigènes dans leur route vers la capitale (Teotihuacan), est spécialement connue pour ses mines d'argent. Zacatecas est le plus important producteur sur notre modeste planète. La mine fait sept étages de profondeur. La visite est très intéressante et permet de voir à quel point les habitants ont été exploités dans les entrailles de la montagne. Hommes et enfants y travaillaient pour quelques miettes et souvent y laissaient leur vies en raison de la tuberculose.

D'un côté, el Cerro del Bufa et de l'autre, la montagne de la mine d'Eden. Entre les deux, une ville construite en « cantera » - pierre utilisée dans la construction des bâtiments - qui charme par ses couleurs, par son style colonial et par ses escaliers nombreux. Elle se compare à Porto où les rues piétonnières en escalier sont nombreuses et séduisantes!
Après avoir fait plusieurs heures de route, nous étions tous affamés et sommes allés manger quelques gorditas de Dona Julia. Qué rico! Un délice! En soirée, nous avons rencontré Laura, l'amie de la Florita rockera qui nous avait visité en Chine. Ce fût agréable de la revoir dans un décor surprenant : un ancien stade pour les corridas! Très jolie, un peu huppé comme bar, mais ça vaut le prix.

Le lendemain, nous avons visité la mine. Le casque jaune sur la tête, je me suis baladé en regardant les murs et les lacs souterrains qui inondent les 3 ou 4 niveaux inférieurs. J'attendais impatiemment la Procession du silence - une marche avec l'autel et les statues du Christ le Vendredi saint. Nous sommes restés près d'une heure dans l'une des rues en escalier à attendre le cortège. Finalement, il est passé. Les gens portant des habits similaires au KKK, marchant avec des cierges allumés, les statues du Christ de chaque église de la ville étaient transportées par six ou huit hommes (enfin, je présume que c'était des hommes sous les chapeaux).
Quel est le lien avec Corremos!, j'y arrive. Tout au long de ce défilé environ 20000 personnes sont réunies. Après 30 minutes, le défilé commençait à être redondant. Permettez-moi une parenthèse, pour ceux qui n'ont jamais assisté à un rassemblement du genre, c'est une expérience à vivre! On comprend la force et l'importance de la religion au Mexique. Différent pays, différentes traditions et c'est magnifique ainsi! Fin de la parenthèse. Alors, la Florita rockera, Ale, Pablo et moi-même retournions à l'hôtel quand soudainement des gens ont commencé à courir dans tous les sens. Criant, ayant peur, un peu en panique, et Laura m'a pris par le bras me disant : « Cours Martin, Cours Martin ». Je l'ai regardé un peu naïvement : « Porqué? » Je me demandais ce qui se passait. Mais, j'ai suivi ce qui était plus qu'un conseil.
Donc, comme les milliers de personne nous avons couru jusqu'à une rue parallèle. Nous y avons passé quelques minutes attendant que le calme revienne. Je me demandais toujours pourquoi... Personne ne savait réellement! Une seule certitude : un état de panique avait été créé! Nous avons finalement rejoint Ale et Pablo. Le calme semblait être revenu. Nous allions souper. Ce n'était qu'une accalmie. Une deuxième corrida! Tous se sont mis à courir une deuxième fois. Rapidement, Laura m'a pris par le bras pour terminer dans un restaurant. Le propriétaire a fermé les portes, les fenêtres avec la crainte d'une fusillade dans les rues. Finalement, toute cette panique pour une simple bataille entre deux personnes qui avaient bu trop d'alcool!
Pour moi, c'était une expérience intéressante. Adrénaline et nervosité, mais surtout j'ai compris à quel point la peur peut tenir des personnes en otage, comment l'ombre des guerres entre les trafiquants contrôlent une foule. Dans une manifestation catholique, une panique généralisée!
Du reste, j'ai adoré Zacatecas et Guadalupe pour la nourriture comme les tacos mangés le vendredi midi. Épicés, ils étaient... difficile à décrire. Le maïs avec de la crème, les tamales, et quelque chose qui ressemble au sucre à la crème, c'est presque orgasmique! Les arbres fleuris, les escaliers, la vue au du Cerro del Bufa, où je me suis amusé avec des légers mouvements d'escalade dans les petits dièdres pourme rendre au sommet, et le couvent de Guadalupe. Corremos, corremos!
La ville de Zacatecas vue du sommet du Cierro del Bufa qui la surplombe face à la mine.